La Grèce Autrement souhaite partager avec vous un des secrets de l’herboristerie Grecque : le thé des montagnes ou tsai tou vounou (τσάι του βουνού). Cette plante, utilisée en décoction ou infusion, est excellente pour la santé et consommée abondamment en Grèce depuis l’Antiquité. Elle se trouve sur l’ensemble du territoire Grec, des montagnes de l’Epire aux presqu’îles du Magne en passant par les îles de l’Egée et la Crête. Apprenez-en plus sur cette herbe et cette boisson naturelle très appréciée par les Grecs, qui en ont fait une alliée pour leur santé. Suivez le guide !
Son nom savant est Sideritis. Il traduit sa forte contenance en fer : sidero (σίδερο) en Grec signifie en effet « fer ». C’est pour cette première vertu énergisante qu’Hippocrate l’utilisait dans sa médecine dès l’Antiquité. Après avoir découvert ses capacités de cicatrisation et ses propriétés antibiotiques, Dioscoride, médecin, pharmacologue et botaniste, l’utilisait abondamment pour soigner les plaies.
Les différentes recherches modernes menées sur le thé des montagnes établissent que son fort taux en antioxydants (flavonoïdes) explique une partie des bénéfices du fameux régime méditerranéen ou crétois sur le plan cardiovasculaire. S’y ajoutent des vertus antalgiques et calmantes qui en font un allié santé très complet car il renforce les défenses immunitaires, lutte contre les inflammations, est antioxydant et protège le système cardiovasculaire. De récentes recherches en neurologie de l’université de médecine de Magdeburg ont conclu aux vertus positives du thé des montagnes dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer au point d’en utiliser les principes actifs dans de nouveaux médicaments.
Il existe en Grèce environ 17 sortes de thé des montagnes distinguées en fonction des terroirs où il pousse. Citons par exemple le thé des montagnes du Mont Athos (sideritis perfoliata / athoa), le thé des montagnes du Taygète (sideritis clandestina), le thé des montagnes d’Eubée (sideritis euboea), le thé des montagnes de Crête (sideritis syriaca), le thé des montagnes d’Olympe (sideritis scardica) ou encore le thé des montagnes du Parnasse (sideritis raeseri).
Tous ces lieux enchanteurs qui couvrent la Grèce du Nord au Sud témoignent de la nature endémique du thé des montagnes et de son omniprésence sur le territoire. D’ailleurs si vous vous y promenez à la fin du printemps vous serez certainement attiré par le parfum de ces petits buissons de 10 à 30 cm de haut aux terminaisons fleuries le plus souvent en forme d’épis. C’est aussi à cette période que de nombreuses personnes ramassent le thé pour leur consommation annuelle. Après la cueillette, il est laissé naturellement à sécher pendant 1 à 2 semaines et peut ensuite être consommé pendant plusieurs années.
Le thé des montagnes ne contient pas de caféine ni de théine et peut ainsi être consommé à tout moment de la journée, y compris le soir, sans risque d’insomnie. Son goût exquis, naturellement plein d’arômes, est réconfortant et désaltérant. Certains y associent une touche de citron et une cuillère de miel, mais il peut tout aussi bien être consommé pur sans aucun ajout.
La prochaine fois que vous fréquenterez un « kafeneio » Grec, et même si il ne figure pas sur la carte de l’établissement car considéré comme peu touristique, n’hésitez pas à demander un tsai tou vounou (τσάι του βουνού). Vous dégusterez ainsi une excellente boisson tout en vous faisant profiter votre corps de tous ses bienfaits !
Comment préparer votre thé des montagnes ?
- Idéalement en décoction car c’est de cette manière qu’il libère un maximum de ses principes actifs et ses arômes :
- Versez de l’eau froide dans une casserole et mettez-y directement le tsai tou vounou,
- Laissez bouillir l’eau 5 minutes,
- Laissez ensuite refroidir pendant 2-3 minutes puis enlevez les herbes du thé,
- Dégustez !
- Plus classiquement en infusion (5 à 10 minutes) après avoir versé de l’eau bouillante sur votre thé des montagnes.
Si vous souhaitez le sucrer nous vous conseillons, comme le font les Grecs, d’ajouter tout simplement une cuillère de miel.
Credits images :
- Photo de Dioscoride sur Wikimedia: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dioscorides01.jpg